Lait de Normandie... et d'ailleurs
209.3K views | +0 today
Follow
Lait de Normandie... et d'ailleurs
Your new post is loading...
Your new post is loading...

Des Tags pour vos recherches

Current selected tags: 'Egalim', 'prix du lait'. Clear
Scooped by Cedric
Scoop.it!

«La 'marche avant' dans la construction des prix alimentaires n'existe pas», fustige Philippe Goetzmann

«La 'marche avant' dans la construction des prix alimentaires n'existe pas», fustige Philippe Goetzmann | Lait de Normandie... et d'ailleurs | Scoop.it

Philippe Goetzmann, observateur avisé de l'agroalimentaire national, fustige la proposition d'instaurer un «prix plancher» aux productions agricoles. Le consultant, qui a longtemps occupé des fonctions de direction au sein du distributeur Auchan, propose plutôt d'en finir avec Egalim et égraine ses propositions pour un véritable choc de compétitivité…


« C’est une très mauvaise idée pour plusieurs raisons. La première est réglementaire : cela relèverait de l'entente, ce qui est incompatible avec le droit communautaire. Il est dangereux de laisser croire à une corporation que des «prix planchers» sont possibles alors que ce sera retoqué à Bruxelles. Le risque est de renforcer le rejet de l'Europe alors que nous avons besoin du contraire...


Croire qu'il est possible de fixer un prix uniforme pour chaque denrée est une erreur : aucune exploitation ne supporte les mêmes coûts de production. Or, fixer un prix plancher suppose une homogénéité des coûts. Au sein de certains bassins de production, les niveaux de revenus par unité de travail s'échelonnent de 1 à 30…


 Si le prix plancher permet d’associer tout le monde, vous créez des effets d’aubaine et des rentes de situation pour les acteurs les plus productifs – et, en même temps, vous privez ces derniers de la capacité à gagner des parts de marché. La moyenne n’a pas de sens. Cela pose par ailleurs des problèmes liés aux échanges alors que la filière agroalimentaire exporte et importe beaucoup…


Dans le sillage des erreurs commises par les lois Egalim, toute la discussion est fondée sur le prix. Or, le prix n’a pas de valeur en tant que tel : ce qui importe, c'est le chiffre d’affaires, soit le rapport entre les prix et les volumes. Le problème de la ferme France et de l'industrie hexagonale est la compétitivité. Si vous augmentez les prix – l'idée sous-jacente aux prix planchers – sur des filières soumises à la concurrence internationale, le principal risque est d’avoir des chutes de volumes. Ce n’est pas vraiment la solution au problème agricole. L'enjeu est plutôt d'avoir des prix qui correspondent aux marchés…


Egalim ne pouvait pas fonctionner : ces lois reposent sur deux postulats qui n'existent nulle part en économie. Le premier est celui d'une «marche avant» dans la construction du prix. Est-ce Carlos Tavares qui fixe le prix de ses Peugeot en fonction du cours du métal ? Est-ce Bernard Arnault qui fixe le prix de ses sacs Louis Vuitton en fonction du prix du cuir ? Non, ils veulent savoir quel niveau de prix leur permet d'avoir un client et si, à ce niveau de prix, ils peuvent amortir leurs coûts de production. Tout le logiciel Egalim ignore la notion de coûts – et au contraire les renchérit : quand un industriel recourt à un commissaire pour faire certifier ses comptes, cela lui coûte de l’argent. La «marche avant» n’existe pas…


Le deuxième postulat erroné est de croire que la transparence existe dans les affaires. (…) Dans les négociations commerciales, les industriels sont critiqués car ils recourent majoritairement à l'option 3 prévue par la loi Egalim [qui consiste à faire certifier leurs comptes par un tiers plutôt que de montrer leurs factures pour les achats de matière première agricole, NDLR] mais je les comprends : ils n’ont aucun intérêt à dévoiler le détail, sinon ils seront encore plus pressés sur les aspects qu’ils peuvent négocier, comme la matière première industrielle…


L’Etat doit être garant, tout le long des négociations, des meilleures conditions de concurrence possible. A l’évidence, il y a des acteurs plus concentrés que d’autres : la grande distribution, les plus grands industriels de l’agroalimentaire, contrairement au secteur agricole et au tissu des PME de l'agroalimentaire…


C’est le fait pour un distributeur, afin d’avoir le meilleur prix sur la référence la plus vendue – élément nécessaire dans la bataille des prix qu'il se livre avec ses concurrents –, de référencer disons 50 produits du fournisseur de cette référence d'appel, ce qui a un effet d’éviction sur les produits des PME et entrave la libre concurrence. L’Etat devrait s’occuper des abus de position dominante…


Pour les filières, le problème est la marge, pas le prix : nous avons les prix alimentaires les plus élevés d'Europe, nos filières agroalimentaires ne génèrent simplement pas assez de valeur ajoutée. Le seul sujet est la compétitivité et il est totalement absent des discours gouvernementaux. Ce déficit a pourtant quatre causes, dont trois incombent à l’Etat…


• La première est fiscale : l’ensemble des impôts sur la production se maintient à 4,7% du PIB en France, contre 1% en Allemagne…

• Le coût du travail est aussi plus élevé en France que chez nos voisins et il se trouve que la filière agroalimentaire, du champ à l’assiette, est une filière à haute intensité de main d’œuvre…

• Dernier point, les normes et les surtranspositions coûtent cher à nos entreprises…


Notre tissu agroalimentaire est trop émietté avec une kyrielle de PME. Nous devons générer des ETI, sources de valeur ajoutée. Cela vaut aussi pour les exploitations agricoles : il nous faut des exploitations de tailles plus importantes afin d'avoir plus de valeur ajoutée et d'amortir des investissements plus conséquents »…


No comment yet.
Scooped by Cedric
Scoop.it!

Point de vue - Le prix du lait : mythes et réalités d’un défi économique

Point de vue - Le prix du lait : mythes et réalités d’un défi économique | Lait de Normandie... et d'ailleurs | Scoop.it

Le Prix du lait est-il bien réparti entre les acteurs économiques ? Avec l’inflation galopante, les agriculteurs peinent à maintenir la rentabilité de la production laitière. Alors, à qui la faute ? Quel devrait être le prix d’une bouteille de lait dans les grandes surfaces ?


La répartition de la part des différents acteurs dans le prix final du lait ne laisse presque aucune marge nette à aucun d’entre eux. À part l’État lui-même, qui extrait visiblement plus de la moitié du prix du lait à son propre profit…


 Il « suffirait » donc que le gouvernement décrète des prix planchers de 550 euros les 1000 litres à la production, et de 1000 euros à la consommation, et tout le monde serait content. Tout le monde ? Non, évidemment pas le consommateur. Et c’est faire l’impasse complète sur la notion d’élasticité-prix…


La loi Egalim doit permettre la rémunération des productions agricoles à partir de leurs coûts de production. L’idée de fixer les prix en grande surface serait absolument catastrophique si les élasticités-prix en France étaient similaires à ce qu’elles sont partout ailleurs : les agriculteurs se retrouveraient avec des milliers de litres invendus du fait de la baisse de la consommation…


L’idée de rémunérer les facteurs de production à leur coût est anti-économique : elle empêcherait toute amélioration des techniques de production. À une époque où les fermes sont un lieu d’innovation technologique majeure, l’idée est simplement le meilleur moyen de se retrouver à la traîne face au reste de la zone économique européenne à brève échéance…

Cedric's insight:

voir aussi La vérité troublante : la consolidation de l'industrie laitière américaine et son impact - 20 ans d'examen
No comment yet.
Scooped by Cedric
Scoop.it!

Les producteurs de lait accusent Lactalis et Savencia de ne pas respecter la loi Egalim

Les producteurs de lait accusent Lactalis et Savencia de ne pas respecter la loi Egalim | Lait de Normandie... et d'ailleurs | Scoop.it

« Nous avons un outil qui s’appelle la loi Egalim : il y est écrit que la matière première agricole est non-négociable. Le gouvernement doit faire respecter la loi. Le médiateur des négociations commerciales, avec la vitesse à laquelle il agit, ne peut pas répondre aux craintes des paysans. » Deux industriels sont particulièrement ciblés, le reste de la troupe récoltant plus ou moins de lauriers…


Lactalis, dont les négociations avec ses producteurs, réunis au sein de l’Unell, s’éternisent, tout comme Savencia, qui sort par ailleurs d’un conflit en justice avec une partie de ses producteurs réunis au sein de Sunlait, ont été épinglés. Ces industriels ont payé la tonne de lait respectivement 405 euros et 415 euros au mois de janvier – quand le meilleur élève, C’est qui le patron !? paie 490 euros avant les primes…


«Nous devons obliger nos amis industriels à aller à la négociation et utiliser les indicateurs de coûts de production de l’interprofession reconnus par Egalim». L’interprofession indique que le coût de revient de la tonne de lait était de 442 euros en 2022 – elle ne dispose pas de données plus récentes…

Cedric's insight:
Lactalis indique : «toutes les propositions qui ont pu être faites à l’organisation de producteurs UNELL, lors des réunions de négociations, s’inscrivaient dans le cadre de ces lois» Egalim. «Le Prix de Revient Agricole (PRA) a été fixé selon une méthodologie en place depuis quatre ans, établie avec l’accord de toutes les parties prenantes et applique strictement les dispositions d’Egalim. L’UNELL a demandé 5% d’augmentation du PRA basé sur une nouvelle approche qui n’était pas celle utilisée depuis quatre ans. Ces 5% ne sont par ailleurs pas compatibles avec les demandes de déflation de nos clients de la grande distribution». La situation pourrait toutefois se décanter. L’Unell et Lactalis ont accepté ce 23 janvier d’entamer une médiation. Du côté de Savencia la FNPL indique que l’industriel «est revenu sur son prix du lait en annonçant une hausse pour le mois de février et de mars»…
No comment yet.
Scooped by Cedric
Scoop.it!

Lait bio : « l’échec des lois Egalim »

Lait bio : « l’échec des lois Egalim » | Lait de Normandie... et d'ailleurs | Scoop.it

Acheté moins cher à l’éleveur, le lait bio peut être vendu deux fois plus cher au consommateur…


« La situation du marché de la bio est la preuve de l’échec des lois Egalim », estime la Confédération paysanne. Non seulement « 10 des 16 décrets d’application de la loi Egalim 2 n’ont pas encore été publiés », mais encore « la loi Egalim 2 ne garantit pas une couverture des coûts de production agricoles qui inclue une rémunération paysanne digne et équitable »…

Cedric's insight:
voir aussi En avril et mai, un prix du lait bio inférieur au conventionnel https://sco.lt/7T6o0u
No comment yet.