Vers un mercato des éleveurs laitiers ? En cinq ans, la Bretagne a perdu 60 000 vaches. Attirer de nouveaux éleveurs et de nouveaux salariés. Pour continuer à produire, la filière laitière fait face à un enjeu de taille qui pourrait déboucher sur un mercato des éleveurs…
Conséquence : malgré des gains de productivité, l’industrie laitière pourrait commencer à manquer de matière première…
L'Allemagne comptait 52 895 fermes laitières en novembre. Cela représente une baisse de 3,5 % par rapport à l'année précédente. La baisse est tout de même moins importante qu’en 2021 où 4,4 % avaient stoppé l'activité…
En novembre 2022, 3,81 millions de vaches étaient encore présentes, soit 0,6 % de moins que l'année précédente. Le nombre de vaches moyen varie fortement entre les régions. 56 vaches dans le sud du pays en Bavière, 447 vaches dans le nord dans la région de Berlin-Brandebourg…
La conjoncture actuelle met en lumière un phénomène de long terme qui voit l’élevage s’effacer au profit des grandes cultures, qui nécessitent moins de travail et bénéficient de prix plus favorables.
Soumis à une pression sociétale qui stigmatise les émissions de méthane, à la volatilité des coûts de l’alimentation, aux sécheresses récurrentes qui impactent les stocks fourragers, à la désaffection des jeunes qui aspirent à une vie libérée des astreintes de la vie d’éleveur, l’élevage fait aujourd’hui face à des enjeux importants. La montée des prix de vente du lait comme de la viande reste un signal encourageant, mais qui doit être pérennisé pour pouvoir espérer redonner de l’attractivité à ce métier…
Dans ce contexte, la contractualisation peut amener certaines réponses, à condition de remédier aux faiblesses de la loi Egalim et de trouver des compromis qui permettent de protéger l’ensemble de la filière. La compétitivité du produit final dépend en effet aussi de la compétitivité des abatteurs et des transformateurs, qui éprouvent des difficultés à saturer leurs outils et répercuter leurs propres hausses de charges…
Les enjeux s’étendent au-delà des seuls secteurs laitiers et allaitants. Le maintien des cheptels est nécessaire à la valorisation des prairies, des bocages, des paysages, qui risquent de disparaitre faute d’entretien dans les zones où l’élevage se retirera. De nombreux emplois sont également liés à ces filières, et c’est aussi notre capacité d’auto-approvisionnement, et donc de souveraineté alimentaire, qui sera à terme remise en question…
Cedric's insight:
voir aussi Le nombre d’élevages européens a diminué de 40% en 10 ans
La Bretagne a perdu 5 % de livreurs de lait en 2021, et la flambée des prix des céréales n’augure rien de bon pour 2022…
« Entre 2020 et 2021, le recul du nombre de livreurs de lait de vache s’est accentué », constate l’Institut de l’élevage (Idele) dans sa dernière lettre de conjoncture. La France en a perdu 4,2% entre janvier 2021 et janvier 2022, après un repli de 3,6% l’année précédente…
« Trois régions affichent des pertes particulièrement importantes : la Bretagne, qui a perdu 460 livreurs en une seule année (-5%), l’Occitanie (-110 livreurs, soit -5,5%) et la Nouvelle-Aquitaine (-150 livreurs, -7%). La Normandie, le Centre-Val de Loire et la Bourgogne-Franche Comté s’en sortent relativement mieux, avec une perte d’environ -3% de livreurs en un an. »…
Productivité laitière et agrandissement
« La collecte s’étant maintenue en Normandie et Bretagne en 2021, ce sont logiquement ces deux régions qui enregistrent les plus fortes hausses de volumes par livreur (supérieures à +4%). Cette croissance des volumes peut s’expliquer par une croissance plus forte de la productivité laitière, mais aussi par le plus net agrandissement des cheptels dans ces régions. »
Cedric's insight:
« En 2022, les cessations laitières pourraient s’accélérer dans les régions en proie à une forte concurrence des filières végétales, en raison de la flambée du prix des céréales qui rend la culture céréalière plus attractive. La Nouvelle-Aquitaine, l’Occitanie, les Hauts-de-France et la Bretagne pourraient particulièrement être concernés, étant donné la faible proportion de STH (surface toujours en herbe) sur ces territoires », envisage l’Idele.
« En 2010, nous avions un peu plus d'un million de vaches laitières en Irlande et en 2017 - 7 ans plus tard - nous avons en moyenne 1,4 million de vaches. C'est une augmentation de 350.000 vaches sur une courte période de temps; la majeure partie de cette hausse a eu lieu entre 2012 et 2016. » L’augmentation du nombre de vaches a été accompagnée d’une augmentation des performances et de la production de lait par vache. La production laitière irlandaise a augmenté rapidement pour la première fois depuis 1984. 6,7 milliards de litres de lait ont été produits en 2016, soit une augmentation de 35% par rapport au niveau de base de 2007-2009 utilisé pour atteindre 50% de lait supplémentaire. Des niveaux record de lait sont produits à nouveau en 2017, de sorte que l'objectif de 50% devrait être atteint bien avant 2020. Au cours des prochaines années - jusqu'en 2025 - le cheptel laitier national devrait augmenter de 2% chaque année pour atteindre 1,6 million de vaches. Lorsque les quotas laitiers sont entrés en vigueur en 1984, il y avait 1,55 million de vaches en Irlande; donc, 1,6 million de vaches semble une cible réaliste. à retrouver sur http://www.agriland.ie/farming-news/where-are-irelands-350000-extra-dairy-cows/
La crise de surproduction laitière est volontiers décrite comme « sans précédent ». Pourtant, des précédents, il y en eut de nombreux, comme le raconte à Reporterre Pierre-Olivier Fanica, historien de la production laitière. Il estime que, pour s’en sortir aujourd’hui, les producteurs devraient reprendre leur destin en main et revenir au modèle coopératif du début du XXe siècle.
Louer des bêtes plutôt que les acheter : la solution adoptée par des éleveurs pour agrandir leur troupeau sans recourir à des emprunts. En France, 30 000 vaches sont louées.
Le troupeau laitier de la Nouvelle-Zélande a diminué pour la première fois en une décennie : 6,4 millions de bovins laitiers fin juin 2015, c’est 300 000 vaches laitières de moins qu'en 2014, la première baisse annuelle depuis 2005.
Les prix mondiaux des produits laitiers ont chuté de 65% en dollars américains entre février 2014 et août 2015 en raison de l'offre accrue, des sanctions sur les importations russes et de la baisse de la demande chinoise.
La moitié des producteurs laitiers du pays ont enregistré une perte en 2014-15, 4 agriculteurs sur cinq devraient connaître une trésorerie négative en 2015-16.
Une dépréciation du dollar néo-zélandais a aidé à amortir les fortes baisses de prix des produits laitiers, mais la RBNZ [Reserve Bank of New Zealand] a demandé aux 5 principales banques prêteuses de prendre des dispositions réalistes …
Le ministère des industries primaires a annoncé mardi qu'il prévoit une baisse de 7% de la production laitière en 2015-16, mais que les prix devraient rebondir fin 2016 et début 2017 avec la reprise de la demande.
La richesse du lait de la Montbéliarde a peu évolué en vingt ans...
.Une tendance qu'il faut relativiser sachant qu'en 2014, les Montbéliardes ont produit près de 7000 kg, « soit 1225 kg de plus que vingt ans auparavant » pour une durée de lactation un peu plus longue (311 j contre 290 j). Et sur les cinq dernières années, la hausse du niveau de production par vache contrôlée « correspond globalement à l'élévation du niveau génétique laitier du troupeau ».
Redressement du TB à partir de 2017
En revanche, la richesse du lait a peu évolué en vingt ans. « Un frémissement s'annonce pour l'évolution génétique de la richesse en protéines, puisque les choix des taureaux ces dernières années montrent un nouvel intérêt pour le TP (1) ». Le niveau génétique en TB (2) des Montbéliardes en lactation devrait diminuer « puis se redresser à partir de 2017 ».
En 2014, les Prim'Holstein contrôlées ont produit en moyenne plus de 9300 kg de lait par lactation, soit 2400 kg de plus que leurs consœurs d'il y a vingt ans. « Mais », souligne le département de génétique de l'Institut de l'élevage(1), « les lactations sont aussi plus longues d'environ deux mois et atteignent presque une année (353 j) ». Cette durée supplémentaire pèserait pour 500 à 1000 kg de lait dans l'écart de productivité, le reste étant attribuable au progrès génétique. On se trouvait donc sur une base de progrès génétique annuel d'environ 100 kg. Mais, compte tenu des caractéristiques des taureaux utilisés ces dernières années, « le progrès laitier va ralentir et passer à 50 puis 30 kg par an, et peut être à l'aube des années 2020 s'annuler », selon l'Institut de l'élevage.
L'observatoire de l'alimentation des vaches laitières 2015 décrit les pratiques, et caractérise, quantifie et suit les évolutions de l'alimentation par grands systèmes d'élevage bovins lait. Cette nouvelle édition s'est enrichie de l'évaluation de l'autonomie alimentaire (massique, protéique et énergétique) des systèmes.
Il n'y pas aura pas de prairies sans ruminants : Avec franc parler et pédagogie, Luc Delaby, chercheur à Inrae, n'hésite pas à mettre la société face à ses injonctions contradictoires en matière d'élevage de ruminants et d'environnement. Dans l'un des épisodes du podcast Radio Prairie, il explique "le paradoxe de la vache qui broute".
« Les prairies sont revenues en odeur de sainteté. À croire qu’il n’y a pas mieux que les prairies pour l’avenir de la planète ! Tout le monde s’accorde à dire qu’elles limitent les émissions de gaz à effet de serre en stockant le carbone, qu’elles sont sources d’une biodiversité phénoménale, qu’elles dessinent les paysages et contribuent à fabriquer des produits de qualité. Mais, d’un autre côté, on entend aussi qu’il n’y a pas pire que les ruminants ! »…
Bref, il n’y a pas pire que les ruminants alors qu’il n’y a pas mieux que les prairies ! Voilà le paradoxe ! Il n'y pas aura pas de prairies sans ruminants…
Vanter les mérites des prairies, c’est implicitement et impérativement accepter l’idée qu’il faut des ruminants pour les valoriser et profiter de leurs nombreux bénéfices. Il n’y aura pas de prairies sans ruminants, et je dirais même il n’y aura pas de ruminants sans éleveurs ! Cette trilogie éleveur-ruminant-prairie est indissociable !
Plus d'un quart des exploitations laitières en France ont fermé leurs portes au cours des dix dernières années, et une nouvelle baisse est attendue au cours de la prochaine décennie, selon le ministère français de l'Agriculture…
Le recensement agricole a montré qu'entre 2010 et 2020, le nombre d'exploitations agricoles en France a diminué de 64 000, dont 13 000 laitières. Selon l'Idele, il y avait en 2020 environ 3,6 millions de vaches laitières et 736 000 génisses en France, soit respectivement 82 % et 15 % de moins qu'en 2015…
Cedric's insight:
Cette tendance a été particulièrement marquée dans certaines régions du pays dont la Nouvelle-Aquitaine, où les effectifs bovins ont chuté de 45 % entre 2000 et 2019, contre une baisse de 19 % au niveau national. Le nombre de producteurs dans cette région a également chuté, passant de 8 700 en 2001 à 2 500 en 2019…
Les chiffres du ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et de la Marine (DAFM) au 31 mars de cette année montrent qu'il y a près de 3,5 fois plus de troupeaux allaitants (55 357 à 16 VA en moyenne) que de troupeaux laitiers (15 973 à 103 VL), pour un total de 901 503 VA et 1 649 362 VL.
Cedric's insight:
voir aussi [Dossier] Irlande : La filière lait, une croissance ininterrompue - Idele
Placer ses économies dans un troupeau de vaches plutôt qu’en bourse ou dans l’immobilier est une pratique encore relativement peu connue. Le principe est simple : on achète des vaches qu’on confie à un agriculteur qui les élève et qui paye un loyer...
Il y a seulement 10 ans, seulement 3% des éleveurs laitiers irlandais avaient plus de 100 vaches. Aujourd'hui, 19% ont 100 vaches ou plus. Cependant, les chiffres montrent également que les producteurs laitiers ont dû augmenter la production d'au moins 5% pour maintenir un revenu positif en 2016. Les revenus ont reculé de 15% en 2016 en raison de la baisse de la production brute et de la baisse des prix du lait.
Les trois associés du Gaec de l’automne, à Allonnes (Maine-et-Loire), ont choisi de changer de race pour augmenter leur revenu, grâce à des taux plus élevés. Miser sur la qualité du lait plutôt que la quantité leur a permis de gagner près de 100 euros de plus par tonne.
La Vache Verte est un mouvement initié en juin 2015 dans lequel les éleveurs de ruminants français expriment leur engagement passé, présent et à venir pour l’environnement et plus largement pour les bonnes pratiques sur les exploitations et le respect du bien-être des animaux. Parce que « l’équilibre est dans le pré », les éleveurs ont une …
Gris Baldwin, producteur laitier néo-zélandais, en est à sa quatrième saison de traite une fois par jour. Le système a réduit ses coûts et la légère diminution de la production a été compensée par une courbe de production plus plate, mieux payée par Fonterra...
Lors de sa venue à Paris en novembre 2015, Satya Nadella, CEO de Microsoft, est intervenu à La Sorbonne. Dans le grand amphithéâtre de la prestigieuse université parisienne, il a livré sa vision des changements de culture à impulser au sein des entreprises et des nouvelles compétences cloud et data à développer pour saisir les opportunités du numérique. RSLN y était.
IDELE Institut de l'Elevage : "L’histoire que je préfère est celle des vaches connectées. Je n’aurais jamais pensé être ici, un jour, à La Sorbonne, et parler élevage… mais cette histoire est vraiment incroyable."
"Les éleveurs ont les mêmes contraintes que n’importe quel business. Et comme toute entreprise, ils ont besoin de produire du mieux possible, que ce soit en optimisant l’existant ou en limitant les risques, par exemple les pertes de bétail dues à des maladies.
L’un des enjeux de l’élevage de bovins est par exemple de savoir précisément quand une vache est en période d’œstrus, c’est-à-dire quand elle est prête à s’accoupler. Et ce n’est le cas que toutes les trois semaines, et pour seulement quelques heures. Je vous laisse imaginer combien cela peut être compliqué de déterminer ce moment propre à chaque vache lorsque vous possédez un troupeau d’une centaine de têtes…
L’histoire que je préfère est celle des vaches connectées. Je n’aurais jamais pensé être ici, un jour, à La Sorbonne, et parler élevage… mais cette histoire est vraiment incroyable.
Les éleveurs ont les mêmes contraintes que n’importe quel business. Et comme toute entreprise, ils ont besoin de produire du mieux possible, que ce soit en optimisant l’existant ou en limitant les risques, par exemple les pertes de bétail dues à des maladies.
L’un des enjeux de l’élevage de bovins est par exemple de savoir précisément quand une vache est en période d’œstrus, c’est-à-dire quand elle est prête à s’accoupler. Et ce n’est le cas que toutes les trois semaines, et pour seulement quelques heures. Je vous laisse imaginer combien cela peut être compliqué de déterminer ce moment propre à chaque vache lorsque vous possédez un troupeau d’une centaine de têtes…
La production moyenne des Normandes contrôlées a progressé de près de 1500 kg de lait (de 5030 à 6500 kg) avec un allongement de la durée de lactation de seulement 35 jours (324 contre 289 j) entre 1994 et 2014 selon l'Institut de l'élevage. Cette hausse est principalement liée au progrès génétique. Le niveau génétique en TP a augmenté quant à lui de 1,6 g/kg sur cette même période. Il explique à lui seul l'augmentation du TP constatée chez les vaches contrôlées (34,6 g/kg contre 33,3).
En revanche, changement total de scénario pour le TB qui a atteint son niveau contrôlé le plus bas depuis 25 ans en 2014. Malgré cette tendance à l'érosion génétique (- 0,5 g/kg en 20 ans), il demeure à un niveau plutôt élevé (42,1). Pour les prochaines années, l'Institut de l'élevage table sur un maintien du rythme du progrès génétique en lait autour de 60 kg par an. « Le niveau génétique TP des troupeaux pourrait se stabiliser après une longue période de progrès modeste mais régulier. » La situation devrait également se maintenir pour le TB.
Cedric's insight:
"Le rapprochement des marques de Dumex et de Yashili permettra de construire une plateforme de marques locales de laits infantiles forte", souligne le groupe dans un communiqué. Yashili est une coentreprise possédée à 51,04 % par Mengniu Dairy et à 25 % par Danone Asia.
+18% grâce à la génétique et de meilleurs aliments ?
En 2014-15, la vache néozélandaise produit 4235 litres, contre 3574 il y a 10 ans.
Le troupeau moyen est de 419 vaches avec 146 ha de pâture.
50% des vaches vivent dans un troupeau de 100 à 349 vaches, 29% dans des troupeaux de 500 vaches ou plus, 12% de 750 ou plus et seulement 5% dans des troupeaux de 1000 vaches ou plus.
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