La conjoncture actuelle met en lumière un phénomène de long terme qui voit l’élevage s’effacer au profit des grandes cultures, qui nécessitent moins de travail et bénéficient de prix plus favorables.
Soumis à une pression sociétale qui stigmatise les émissions de méthane, à la volatilité des coûts de l’alimentation, aux sécheresses récurrentes qui impactent les stocks fourragers, à la désaffection des jeunes qui aspirent à une vie libérée des astreintes de la vie d’éleveur, l’élevage fait aujourd’hui face à des enjeux importants. La montée des prix de vente du lait comme de la viande reste un signal encourageant, mais qui doit être pérennisé pour pouvoir espérer redonner de l’attractivité à ce métier…
Dans ce contexte, la contractualisation peut amener certaines réponses, à condition de remédier aux faiblesses de la loi Egalim et de trouver des compromis qui permettent de protéger l’ensemble de la filière. La compétitivité du produit final dépend en effet aussi de la compétitivité des abatteurs et des transformateurs, qui éprouvent des difficultés à saturer leurs outils et répercuter leurs propres hausses de charges…
Les enjeux s’étendent au-delà des seuls secteurs laitiers et allaitants. Le maintien des cheptels est nécessaire à la valorisation des prairies, des bocages, des paysages, qui risquent de disparaitre faute d’entretien dans les zones où l’élevage se retirera. De nombreux emplois sont également liés à ces filières, et c’est aussi notre capacité d’auto-approvisionnement, et donc de souveraineté alimentaire, qui sera à terme remise en question…
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voir aussi Le nombre d’élevages européens a diminué de 40% en 10 ans
La France a devancé l’Allemagne en tant que premier collecteur de lait de vache biologique de l’Union européenne, malgré une conjoncture tendue…
Cet été, la France a détrôné l’Allemagne comme premier producteur européen de lait de vache biologique. 5 % de la production de lait française était sous label Bio en août dernier, selon FranceAgriMer, une part qui reste minime comparé à d’autres états membres (17,9 % en Autriche, 16,1 % en Suède et 12,4 % au Danemark), mais supérieur aux 2 % en moyenne en Europe…
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voir aussi En bio, le prix du lait ne compense pas la hausse des charges
Au 1er janvier 2017, 453 113 chefs d’exploitation ou d’entreprise agricole sont dénombrés en France métropolitaine, soit un effectif en baisse de 1,9 % par rapport au 1er janvier 2016 selon la MSA...
Dans l’élevage laitier, les effectifs de chefs diminuent de 3,4 % entre 2016 et 2017. La baisse des effectifs atteint 2,9 % pour le secteur des équidés et 2,6 % pour la viticulture. Les effectifs de chefs diminuent également de 1,3 à 1,5 % dans le secteur de la polyculture associée à de l’élevage, de l’élevage en hors-sol et de l’élevage à finalité viande (bovins, ovins, caprins)...
Le programme agricole d’Emmanuel Macron fait la part belle à la relance des filières en difficulté, grâce notamment à une meilleure répartition des marges et une amplification des aides à la modernisation du parc bâtiment. Entretien Olivier Allain, délégué à l’agriculture du programme d’Emmanuel Macron.
A peine nommé, le nouveau ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation Stéphane Travert, bien qu’inexpérimenté sur ces dossiers, devra mener à bien la tenue des Etats Généraux de l'Alimentation début juillet.
Réconcilier agriculteurs, industriels et distributeurs :
Objectif, faire travailler ensemble tous les acteurs des filières alimentaires, producteurs, transformateurs, distributeurs et consommateurs, pour créer de la valeur et mieux la répartir entre les différents maillons.
Stéphane Travert aura la lourde tâche de prendre rapidement le relais et de parvenir à réunir autour de la table l’ensemble des acteurs de la chaîne, de la fourche à la fourchette, qui semblent actuellement profondément divisés.
Les français aiment leurs agriculteurs et leurs éleveurs, de nombreux sondages le disent. Pour autant, ils avouent mal connaitre leurs métiers et ne pas avoir de références précises sur leurs activités. A l'occasion du Salon International de l'Agriculture 2017, l'Institut de l’Élevage propose un panorama de l'élevage français en image et en chiffres. Le principe est simple, un jour = une image, pendant toute la durée du salon et à la fin du SIA, un récapitulatif illustré décliné par thème : économie, numérique, empreinte environnementale, biodiversité et vie rurale.
Dire qu'il suffisait de baisser de 2 ou 3 % la production de lait dans chaque ferme de l'Union Européenne... Dix mille fermes, oui, dix mille fermes laitières vont disparaître en France en 2017 ; voilà la prévision faite par la FNPL (fédération nationale des producteurs de lait). C'est un massacre.
Alors que la mise en place des aides pour la régulation de la production se précise en Europe et en France, un sondage révèle que 55 % des éleveurs laitiers seraient prêts à diminuer leur production pour agir sur les prix.
Un an plus tard, Vincent Chatellier, directeur du Laboratoire d'études et de recherches en économie à l'INRA de Nantes, commente les propos qu'il a tenus....
Une cinquantaine d’éleveurs français (Confédération paysanne) et belges (MIG/FMB, FUGEA et MAP) bloquent en ce moment l’entrée de la coopérative Milcobel à Langemark, en Belgique, qui collecte quotidiennement, entre autres, plusieurs dizaines de milliers de litres de lait de l’usine des 1000 vaches. Communiqué Confédération …
Plus d'un quart des exploitations laitières en France ont fermé leurs portes au cours des dix dernières années, et une nouvelle baisse est attendue au cours de la prochaine décennie, selon le ministère français de l'Agriculture…
Le recensement agricole a montré qu'entre 2010 et 2020, le nombre d'exploitations agricoles en France a diminué de 64 000, dont 13 000 laitières. Selon l'Idele, il y avait en 2020 environ 3,6 millions de vaches laitières et 736 000 génisses en France, soit respectivement 82 % et 15 % de moins qu'en 2015…
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Cette tendance a été particulièrement marquée dans certaines régions du pays dont la Nouvelle-Aquitaine, où les effectifs bovins ont chuté de 45 % entre 2000 et 2019, contre une baisse de 19 % au niveau national. Le nombre de producteurs dans cette région a également chuté, passant de 8 700 en 2001 à 2 500 en 2019…
En Allemagne, la différence de prix par rapport au lait conventionnel n'est que de deux centimes. De nombreux agriculteurs bios ne peuvent pas couvrir leurs coûts, malgré la hausse des prix. Les raisons de cette évolution inhabituelle sont multiples…
Les agriculteurs bios ne reçoivent pas beaucoup plus d'argent pour leur lait que leurs homologues conventionnels (2 cts), et la hausse par rapport à l'année dernière n’est que de 10 cts. Tandis qu’en conventionnel, les prix ont augmenté de près de 21 cts. Et pour la première fois depuis longtemps, de nombreux producteurs laitiers conventionnels réalisent des bénéfices, malgré le coût élevé…
Les raisons de cette évolution inhabituelle sont multiples. D'une part, les ventes de produits bio ont stagné avec une inflation galopante. Les consommateurs achètent beaucoup moins de produits chers – dont les produits bios. Et les produits bio du commerce de détail se situent déjà dans le haut de l'échelle des prix, il est donc très difficile d'imaginer de nouvelles hausses de prix sans pertes importantes de ventes…
De plus, la quantité de lait conventionnel a eu tendance à diminuer pendant l'année de crise 2022, tandis que la production de lait bio a fortement augmenté, ce qui exerce une pression supplémentaire sur les prix…
En 2016, les effectifs de chefs d’exploitation diminuent au même rythme qu’en 2015 tandis que les effectifs de chefs d’entreprise agricole progressent.…
Depuis les années 2000, la filière laitière a connu d’importants changements structurels, y compris avant la sortie des quotas laitiers en 2015. Ces transformations donnent une importance particulière à la connaissance et à l’analyse des exploitations du secteur. Du fait de leur périodicité pluriannuelle, les données statistiques habituellement mobilisées pour analyser la structure des exploitations ne permettent pas de rendre compte des phénomènes constatés, très rapides, notamment depuis 2010. Afin de disposer d’une base d’informations sur un pas de temps resserré et permettant de faire des focus géographiques, différentes sources de données administratives disponibles à l’échelle des exploitations laitières ont été appariées dans le cadre d’un travail engagé en 2015 par le Centre d’études et de prospective du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Cet Appariement de Données sur les Exploitations Laitières (ADEL) fournit ainsi une base d’informations annuelles entre 1995 et 2015 compilant, pour un panel non cylindrique de plus de 240 000 exploitations (ayant produit du lait de vache sur cette période), 208 variables concernant leur quota laitier, leurs surfaces exploitées et cultures mises en oeuvre, leur cheptel bovin, ainsi que leur main-d’oeuvre. A retrouver sur http://agriculture.gouv.fr/telecharger/87849?token=8f0df385e4d34d080feadf50fd89bce8
Plus de la moitié des éleveurs laitiers disent avoir confiance dans l’avenir de l’agriculture française.
En 2017, 55 % des éleveurs laitiers déclarent avoir confiance dans l’avenir de l’agriculture française. Ils n’étaient que 40 % en 2016 indique un sondage de l’Institut ADquation pour le magazine Agrodistribution.
L’Ouest plus confiant : Cette confiance en l’avenir monte à 59 % chez les agriculteurs du grand Ouest.
Quand nous mangeons pour 100€, le paysan perçoit 6,20€...
Un des axes prioritaires pourrait être le revenu paysan pour lequel on tenterait de trouver un consensus entre les syndicats agricoles, les industriels de l’agroalimentaire et les enseignes de la grande distribution. Depuis la mise en place de la Loi de modernisation économique (LME) les distributeurs disposent de gros moyens de pression pour piller leurs fournisseurs et la loi Sapin 2 n’a corrigé qu’à la marge cette situation déséquilibrée et injuste.
A l’heure où les agriculteurs subissent une crise gravissime que le Salon de l’agriculture n’aura guère mise en lumière, replonger dans leur histoire apparaît comme une nécessité : c'est ce que fait Eric Alary, mêlant la rigueur des statistiques à l’émotion des témoignages, et brisant un certain nombre de mythes. Marianne a rencontré l'historien.
Combien y-a-t-il de vaches dans une ferme laitière en France ? Combien de personnes y travaillent ? Comment évoluent les exploitations laitières française
Un nouveau coup de pouce pour les agriculteurs en crise. Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a annoncé, vendredi 18 novembre, une aide exceptionnelle supplémentaire de 1 000 euros qui sera versée en décembre aux 23 000 producteurs laitiers et bovins en difficulté. "L'enveloppe globale de l'aide s'élève à 23 millions d'euros", a-t-il déclaré à la presse. "On complètera en fonction de la situation en début d'année prochaine."
La crise du lait reflète d’abord les difficultés des producteurs à s’organiser et à investir pour obtenir une meilleure place dans un secteur en plein bouleversement, selon les économistes Xavier Hollandts et Bertrand Valiorgue.
Je le dis d'emblée, le titre est évidemment une ânerie, je l'ai choisi uniquement pour qu'on lise mon post...
Mais ce pourrait rapidement devenir une vérité si une reprise de conscience massive ne se fait pas.
Pourquoi une maison ici vaut beaucoup plus ou beaucoup moins qu'une maison ailleurs? Justement parce qu'elle est ici et pas ailleurs!
Le discours rabâché à l'envie sur la mondialisation, le lait devenant une "commodity", matière première interchangeable, la supposée nécessaire course à la compétitivité, à l'adaptation, nous ont fait oublié, et même renié, une donnée essentielle: la richesse du paysage laitier français, l'extrême diversité de notre plateau de fromages, de nos spécialités de produits frais, de nos desserts lactés et même de nos laits de consommation. Nous avons oublié cet immense attrait auprès des consommateurs français bien sûr, mais aussi des consommateurs du monde entier....
La transformation du secteur laitier français s’inscrit dans un contexte politique, économique et sociologique en profonde mutation. La suppression des quotas laitiers en Europe en mars 2015 est un changement de cap important initié par la politique agricole commune (PAC).
Conférence de Vincent Chatellier, directeur du Laboratoire d’études et de recherches en économie à l'INRA de Nantes, le 21/04/2015 au Canada.
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